26/11/2013

Tout va très bien madame la Marquise...

Parfois je ne sais pas trop vers quoi va me mener un ou des actes que je commets, et puis en un clic, tout prend sens…

Il y a quelques jours sur Facebook...




Interview JEA à Guyane 1ère la Radio, pour Invi Thé Café du 20 novembre


http://www.youtube.com/watch?v=LzuaX6py-Xc


En genre d'apothéose, 

l'article paru sur l'Express le 22/11/2013*. Certains concepts concernant Kourou, seraient à nuancer à mon avis, mais il reste qu'il offre la difficile lecture d'un témoignage de vie qu'on ne peut pas, avoir inventé.
J'ai lu cet article assez tard samedi matin ou plutôt très tôt ce dimanche matin, et j'ai eu du mal à m'endormir.
J'ai mal à ma ville…




Quand j'étais petite, la vie était simple, on était prudent comme partout mais serein.
Aujourd'hui la loi du plus jeune et du plus couillu règne dans la ville, en toute impunité. Nous vivons terrés dans nos maisons dès que la nuit tombe.
Je l'ai déjà dit plusieurs fois, mais à Kourou, ville de 26 000 habitants, je ne connais plus qu'une seule maison (je la chéris et je ne vous dirais pas où c'est.) qui n'a pas de barreaux aux fenêtres, de portes trois points, de caméra de surveillance, d'alarmes intérieures et extérieures, de mur de parpaings autour de son jardin, de portail renforcé, de molosse qui hurle dès que vous passer devant le mur.
Nous hésitons à partir en week-end de peur de rentrer dans une maison dévalisée. C'est pas que nous ayons grand chose, à force, mais quand même, malgré le soin que nous prenons à mettre nos affaires en sûreté, limite dans des coffres-forts, à chaque fois que nous quittons notre maison, et même pour une course au chinois du coin, nous ne sommes pas à l'abri de constater en rentrant : "Ben tiens!? je me suis ENCORE fait dévalisée."
Je n'invente rien.

Cadrer ses enfants, leurs donner des limites fait parti de l'éducation minimum pour vivre en société intelligemment. 'Faut pas être sorti de St Cyr pour savoir ça. C'est ce qui fait la différence entre nous et les animaux.
Globalement, nous ne nous mangeons plus. Nous avons de l'estime pour la vie humaine et, les uns envers les autres. Nous respectons nos différences. Plus ou moins, hein? On n'est pas dupe, les singeries ont la vie dure…
Lorsque nous perdons cette éducation, nous redevenons primaires et cela donne l'inquisition, la Shoah, et toutes les tueries et tous les génocides que le monde a porté.
A Kourou, les jeunes (pas tous, heureusement) n'ont plus ces cadres pour grandir. Leurs parents ne sont pas là pour les leur inculquer, pour cause de misère sociale, abandon, instabilité, illégalité… Pour couronner le tout, on peut très bien imaginer qu'eux non plus n'ont pas eu de cadre. Rajouter que les forces de l'ordre ont à priori toujours "des ordres" qui les empêche d'agir. Je n'ai pas dit qu'elles ne foutaient rien. Bien au contraire. De toutes les agressions auxquelles j'ai assisté de près, la gendarmerie a fait son boulot, vite et bien.
Quand en plus, et pour finir de bien garnir la pièce montée, la municipalité joue à "je vois rien, j'entends rien, je ne dis rien" alors on est effectivement très près du bord du chaos.





Notes
- "Tout va très bien madame la Marquise" - chanson de Ray Ventura et les collégiens. : http://www.elgin.free-online.co.uk/misc/marquise.htm
* Twitter dit aussi qu'il y a une interview à voir sur KTV, et que la synthèse ne détonne pas avec tout ce qu'on à déjà lu ici.



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